Capitale Européenne 2028 : Affichage sauvage réinventé

Affichage libre

Arzhel Prioul et Mathieu Tremblin développent en duo des expérimentations autour de la question de l’affichage « sauvage » et public. Dans le cadre de l’exposition « Processus placards documents » en 2021 au PHAKT – Centre culturel Colombier à Rennes, puis des Ateliers ouverts 2023 à l’Atelier Pare-défaut à Strasbourg, ils initient une proposition participative à mi-chemin entre l’art postal et l’art urbain.

En 2021 et 2022, le principe est repris et prolongé par l’artiste et enseignant-chercheur Éric Watier avec les étudiant·es de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Montpellier. Il donne lieu fin 2023 à une nouvelle occurrence mettant à contribution artistes invité·es et étudiant·es dans le cadre de la candidature de la Ville de Montpellier au label Capitale européenne de la Culture 2028.

Cette proposition participative s’appuie sur la présence de panneaux d’affichage libre dans les villes françaises. Son principe se déploie de la façon suivante : un carton A5 est envoyé aux participant·es par voie postale. Ce carton figure un panneau d’affiche libre sur lequel est apposé une affiche blanche ouverte à l’interprétation. Les destinataires sont invité·es à retourner le carton après l’avoir personnalisé par une intervention graphique en noir et blanc. L’ensemble des cartons personnalisés reçus est accroché en mosaïque à mesure de leur réception dans un espace tiers pour consultation. Chaque motif au format du carton est ensuite reproduit sur affiche à l’échelle d’un panneau d’affichage libre identifié, puis collé en situation en prenant en considération les liens possibles entre le motif et le contexte urbain. L’ensemble des affiches collées est répertorié et localisé sur une carte numérique en ligne, puis édité sous la forme d’une publication agrémentée d’un récit d’expérience du collage des affiches. 

Les étudiants ont créé leurs propres affiches et les ont collées lors d’une journée, le mercredi 22 novembre sur une cinquantaine de panneaux publicitaires de Montpellier et Sète.

L’ensemble des affiches collées est répertorié et localisé sur une carte numérique en ligne consultable ici : http://u.osmfr.org/m/957055/

 

En parallèle, ont été envoyés des cartons blancs à une cinquantaine d’artistes. Une fois les cartons complétés revenus, Arzhel Prioul et Mathieu Tremblin les ont reproduits à échelle à la peinture ou en impression : Découvrir toutes les contributions 

Liste des artistes qui ont participé au projet :

Céline Ahond, Aziyadé Baudoin-Talec, Coco Bergholm, Samuel Bosseur, Bronco, Samuel Buckman, Enna Chaton, Estelle Chrétien, Emma Cozzani, Bon Dimanche, Claude Closky, Gilbert Coqalane, Thomas Ducrocq, Souad El Maysour, Jean Faucheur, Pierre Fraenkel, Lucie Freynhagen, Antonio Gallego, Ghost Design, Serra Glia, Roland Görgen, Louise Guarrigues, Germain Ipin, Sebastian Jung, Mlle Kat, Deana Kolencikova, Soline Lecourbe, Aurore Leduc, Anna_Lejemmetel, Leyto, Liam, Jean-Claude Luttmann, Danilo Milovanovic, Louise Moulin, Stéphane Mroczkowski, Nicolas Henri Muller, Name, Julien Nédelec, Bill Noir, Duo Oran, Alexandra Pignol, Manuel Pomar, Elsa Quintin, Natasha Roublov, José Sales Albella, Vvanya Samotkrutkin, Julie Savoi, Marianne Thibaut, Elsa Werth, Zeko, Gérard Zlotykamien & un·e anonyme.

Le 12 septembre avait lieu la conférence de lancement du projet à l’école par Arzhel Prioul et Mathieu Tremblin.

Présentation des artistes

Tous deux artistes urbains, Mathieu Tremblin et Arzhel Prioul se rencontrent lors de leur formation en 2000 à l’Université Rennes 2. L’intérêt partagé pour la reproduction et la mise en circulation d’images vernaculaires les amène alors à recourir à la sérigraphie et à l’affichage « sauvage » pour investir l’espace urbain en écho aux diverses problématiques sociales et urbaines qui animaient la vie étudiante à Rennes. Plus tard, c’est autour de l’observation des pratiques urbaines d’appropriation de l’espace public et des formes d’intervention artistique dans les marges de la ville qu’ils se retrouvent. Ils déploient ensemble ou en parallèle de multiples propositions artistiques polymorphes : affichage public, détournement de mobilier urbain, actions furtives, visites urbaines ou installation semi-pérennes. Celles-ci s’inscrivent dans le cadre d’interventions spontanées, mais aussi à l’occasion de festivals d’art urbain, de publications auto-éditées, d’expositions collectives et de projets collaboratifs en Bretagne et au-delà.   

Pour Arzhel Prioul alias MARDI NOIR (°1981), la ville est perçue à la fois comme source d’inspiration et comme support : à partir de situations observées, l’interaction avec le réel entretient la confusion. La technique du collage permet l’insertion d’images dans un rapport contextuel où le traitement graphique accentue la notion de présence et d’absence qui se mêlent. Son site internet ici…

Pour Mathieu Tremblin (°1980) et membre du duo Les Frères Ripoulain (°2006), les pratiques et expressions anonymes, autonomes et spontanées dans l’espace urbain sont le point de départ pour la mise en œuvre de processus ou d’actions simples et ludiques qui questionnent les systèmes de législation, de représentation et de symbolisation de la ville. Son site internet ici…

Leurs précédents travaux à Rennes en suivant le lien ici…

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