Concours Archi’bois : deux étudiants lauréats

Léo Chanfray et Léo Grimonet, prix coup de coeur du jury Archi’bois

Découvrez le projet des deux étudiants qui remportent le coup de coeur du jury du concours Archi’bois.

Le projet : la châtaigneraie

L’essence même du châtaignier réside dans sa valeur double : celle de son bois et celle de son fruit. Les terres Cévenoles furent sans cesse modelées par ces activités sylvicoles et castanéicoles. Elles ont marqué le paysage d’une empreinte profonde : les châtaigneraies. C’est au sein de ce patrimoine forestier et bâti existant que le projet à temps long a été imaginé où les interventions paysagères et architecturales se succèdent et se soutiennent tour à tour.

Description du projet

S’il fut pour longtemps un arbre nécessaire à la survie du peuple, le châtaignier alla jusqu’à devenir au milieu du XVIIIè siècle la ressource économique principale des Cévennes. Cependant, son apogée fut à l’échelle de sa chute, et l’ensemble de l’activité ne cessa de décroître durant le XXè siècle jusqu’à laisser à l’abandon un important patrimoine forestier et bâti.
Le projet s’inscrit dans une initiative de revitalisation de l’économie du châtaignier. Les forêts en friches de châtaigniers sont le terrain de réflexion en trois phases majeures : le temps du défrichage, le temps de l’installation et le temps de l’exploitation.

Une première intervention paysagère, le « temps du défrichage » est la remise en état et en fonction d’un patrimoine forestier existant. Cette première étape produit une matière première : un ensemble de petites sections de châtaignier qui permettront de « faire projet » et de basculer dans le temps de l’installation.
L’économie du châtaignier porte sur sa double activité sylvicole et castanéicole. Lors de leurs recherches, les étudiants identifient un point de croisement majeur entre ces deux pratiques dans l’usage : le fruit comme le bois du châtaignier nécessite d’être séché.

Le projet fait alors le pari de trouver un principe architectural commun aux bâtiments de séchage de l’essence et du fruit du châtaignier sur le territoire cévenol.
Au sein de ces forêts en friche de châtaignier, on observe une récurrence typologique : un ensemble de ruines aux caractéristiques similaires. Ces ruines se proposent d’être une matière existante à fort potentiel afin de répondre à la nature même d’un bâtiment de séchage.

A travers deux sites exemplaires, la scierie de Gabriac et la clède du Castelet, le projet de la châtaigneraie cherche à transformer l’existant par la petite section de châtaigniers afin de permettre le temps de l’exploitation future…