Un partenariat entre plusieurs acteurs
L’ENSAM au côté de l’UMPV, le CHU de Montpellier, la Métropole et l’ARS s’engage sur la question de la santé globale en créant ICARES – Institut pour la Compréhension, l’Anticipation et l’inteRvention en Environnement et Santé globale qui vise à développer la santé globale – inclusive, intégrale et durable – via la co-production de connaissances et de méthodes issues des sciences humaines et sociales (SHS) avec et pour les citoyens, partenaires publics et privés du territoire de la Métropole de Montpellier et de la Région Occitanie.
ICARES s’inscrit dans l’initiative Med Vallée portée par Montpellier Méditerranée Métropole qui ambitionne de faire de Montpellier un pôle mondial d’excellences en santé globale.
Les actions d’ICARES auront pour but de :
- valoriser la recherche existante au sein de l’UMPV et de ses partenaires dans les domaines de l’environnement et de la santé,
- de structurer et instituer un groupe centré sur l’apport des SHS à la santé globale, au-delà des approches strictement techniques de la santé, fondé sur la pluri/inter/disciplinarité en SHS, sur le dialogue science-société et répondant aux standards de l’éthique et de la science ouverte.
- Permettre à l’UMPV de jouer un rôle moteur dans l’écosystème territorial sur les enjeux de transitions en environnement et santé.
L‘Institut ICARES conduira des activités scientifiques et techniques dans le domaine de la santé
globale autour de 4 thématiques : - Prévention, communication et accès aux soins : des approches innovantes pour faciliter l’inclusion et lutter contre les inégalités
- Santé mentale et populations : comprendre les dynamiques sociales, culturelles et socio-environnementales du comportement
- Territoire, espace de vie, habitabilité, travail : quand les environnements conditionnent la santé
- Toxicités, risques et santé environnementale : croiser les sciences sociales et de l’environnement
Ces 4 thèmes seront traités à travers la participation à des formations à la recherche et formations professionnelles, des actions de recherche et innovation, des publications, des manifestations scientifiques, des dialogues science-société et des expertises scientifiques/prestations
La santé globale, un enjeu commun
La santé globale est définie par l’Organisation Mondiale de la Santé comme « le domaine d’études, de recherches et de pratiques qui accordent la priorité à l’amélioration de la santé et à l’équité en matière de santé pour les populations du monde ». La principale caractéristique de la santé globale est la priorité accordée aux populations et à la prévention en se focalisant sur :
– la concentration sur les populations les plus pauvres, vulnérables et les plus mal desservies ;
– les approches multidisciplinaires et interdisciplinaires ;
– l’accent mis sur la santé comme un bien commun ;
– la participation de l’ensemble des partenaires, qu’ils soient publics, privés ou associatifs.
La mise en place de la santé globale nécessite fondamentalement l’interdisciplinarité. Bien que la santé globale accorde une grande priorité à la prévention, elle englobe également les aspects curatifs et de réhabilitation des sciences de la santé tout en y intégrant les sciences fondamentales.
En cela, de nombreuses disciplines, telles que les sciences sociales et comportementales, le droit, l’économie, l’histoire, l’ingénierie, les sciences biomédicales et environnementales, apparaissent indispensables pour penser et agir sur la santé globale des citoyens d’un pays.
Les SHS pour une approche intégrative des enjeux de santé globale
Depuis plusieurs décennies, les sciences humaines et sociales (SHS) ont investi les questions de santé et de lutte contre les épidémies. Le développement de l’histoire, la géographie, la sociologie et l’anthropologie de la maladie, notamment, a permis de mieux comprendre les modes de diffusion des pathologies, des troubles et des affections. L’histoire permet de prendre du recul et apporte de la profondeur aux réflexions sur les enjeux sanitaires. La philosophie a largement contribué aux nouvelles interrogations sur l’éthique médicale. La psychologie a pris une place grandissante dans l’accompagnement des difficultés mentales. Les sciences de l’information et communication analysent les représentations de la santé et la défiance à l’égard des politiques de santé. Par ailleurs, les humanités en santé, qui se sont développées au départ dans les facultés de médecine, mais ont largement essaimé dans d’autres domaines, ont ouvert de nouvelles perspectives interdisciplinaires entre sciences humaines et santé. Pour autant, alors que la santé est devenue plus présente dans l’espace public avec des découvertes scientifiques fortement médiatisées, les SHS demeurent sous-représentées dans les sphères publiques médiatiques, cabinets politiques et comités. Ce fut le cas du Conseil scientifique COVID- 19, où seulement deux représentants des SHS étaient présents, contre seize spécialités médicales.
Il s’agit donc de promouvoir et de rendre visible une interdisciplinarité active, inscrite en complémentarité avec les disciplines médicales face à des crises contemporaines aujourd’hui bien identifiées. Soulignant les dimensions sociales, culturelles et économiques dans les politiques de santé et d’environnement, favorisant un dialogue ouvert et critique avec les communautés ainsi que des interventions ciblées pour réduire les disparités et les inégalités, les SHS peuvent participer à construire une approche plus intégrative, équitable et complexe de la santé.
Deux premières rencontres qui ancrent le partenariat
- L’ENSAM a eu le plaisir d’accueillir, le 30 septembre 2025, l’équipe de l’institut ICARES -Comprendre, Anticiper, Intervenir en environnement et santé globale pour un temps de présentation et d’échange intitulé Co-construire aujourd’hui l’habitat de demain. Environnement, santé globale et architecture, qui a permis d’imaginer de futures collaborations entre recherche, pédagogie et projets communs.
Les premiers jalons sont posés avec des projets qui prennent corps (le projet Horizon Europe The Art of Darkness – Lionel Brunel et Yannick Sutter), des pistes de collaboration engagées ou amorcées (Master Habitat Durable et Santé Globale / Master International Design et Santé Globale / enquête sur l’effet de la précarité étudiante sur l’insomnie et ses conséquences sur la santé mentale et la réussite universitaire – Sophie BAYARD).
Des travaux de recherche existants qui illustrent et laissent entrevoir la porosité entre disciplines ont été présentés : l’architecture vernaculaire et performance énergétique de Philippe DEVILLERS, et une étude menée en EHPAD qui interroge la variable bâti dans une analyse intégrative de la santé de Thibault DUCLOUX. - L’ENSAM a également participé au colloque franco-chinois qui s’est déroulé du 3 au 5 décembre 2025 sur l’adaptation des sociétés au vieillissement. L’objectif de cet événement est de favoriser un dialogue entre les participants chinois et français sur les enjeux du vieillissement dans les deux pays. Comment chaque société s’adapte à cette évolution démographique à travers différentes dimensions : territoriale, culturelle, spirituelle, économique, sociale, sociétale, philosophique, systémique et familiale ? Thierry Verdier y interroge le rôle de l’architecte face au vieillissement, à la fragilité et à l’isolement qui accompagnent la condition humaine. L’architecture ne peut ni remplacer la présence humaine, ni l’affection ou le soin, mais elle peut créer les conditions d’un vieillissement digne et apaisé. Loin des gestes spectaculaires ou de l’ego des créateurs, l’architecture doit être humble, attentive et tournée vers l’autre. Accompagner le vieillissement ne se limite pas au fonctionnel ou au réglementaire : il s’agit de loger tous les êtres humains avec dignité. Téléchargez le discours d’ouverture de Thierry Verdier.
Khedidja Mamou a également animé une table ronde sur la questions de l’adaptation aux changements climatiques et crises humanitaires des personnes âgées.
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